quarta-feira, 16 de maio de 2012

Denuncia de Yasmine Motarji responsavel pela segurança alimentar do grupo coloca em duvida a idoniedade da Nestlé

Não li nada nos jornais brasileiros de hoje sobre a denuncia bombastica que abala o grupo Nestlé.

LE MONDE
16.05.2012 à 12h47 • Mis à jour le 16.05.2012 à 15h48
Par Agathe Duparc
"Quand je demandais la validation de critères importants pour la sécurité des aliments, telles que les vitamines, on refusait de refaire les calculs en me disant que les limites étaient déterminées depuis longtemps", confie Yasmine Motarjemi, ancienne sous-directrice licenciée en 2010 du groupe Nestlé.

REUTERS/STRINGER
Pendant dix ans, elle a été chargée de la sécurité alimentaire au niveau mondial chez Nestlé. Avec un rang de sous-directrice au siège de Vevey, en Suisse, elle apportait ses conseils sur la plupart des incidents ou crises, et sillonnait le monde, intervenant dans les colloques, visitant parfois des usines.
Mais, aujourd'hui, Yasmine Motarjemi, 58 ans, a déclaré la guerre à son ancien employeur. En décembre 2011, elle a déposé une plainte pour harcèlement, dans le canton de Vaud, et réclame 2,1 millions de francs suisses (1,7 million d'euros) à la multinationale.
Dans cette requête de 115 pages, elle témoigne, documents à l'appui, de la manière dont elle a été ostracisée, avant d'être licenciée en 2010, alors qu'elle dénonçait "des dysfonctionnements ou des manquements fondamentaux". "Sur le papier tout était impeccable. Mais gérer la sécurité alimentaire chez Nestlé, c'était comme ramer à contre-courant", confie Mme Motarjemi au Monde.

IMPÉRATIFS DE BUSINESS

Cette ancienne experte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), spécialiste des toxi-infections alimentaires, avait été engagée en 2000 au département quality management de Vevey. "J'étais curieuse de voir comment les directives émises par l'OMS ou par les autorités réglementaires étaient appliquées", explique-t-elle. Peu à peu, elle découvre "qu'à côté des impératifs de business, le facteur sécurité alimentaire a peu de poids".
En 2003, on lui signale deux cas de bébés qui ont failli s'étouffer avec des biscuits vendus en France (P'tits Biscuits, à partir de 8 mois), tout en lui assurant qu'il s'agit de "cas isolés". Elle découvre qu'une quarantaine de réclamations signalant les mêmes faits n'ont en fait pas été prises en compte. Elle se démène pour que la composition des biscuits soit modifiée et tout rentre dans l'ordre.
Mme Motarjemi soulève aussi la question du dosage des vitamines et des minéraux dans les produits infantiles. "Quand je demandais la validation de critères importants pour la sécurité des aliments, telles que les vitamines, on refusait de refaire les calculs en me disant que les limites étaient déterminées depuis longtemps", déclare-t-elle. Elle obtient qu'un groupe de travail soit mis en place, mais rien n'en sortira. En 2005, Nestlé se retrouve sur la sellette en Chine, contraint de retirer du marché des laits en poudre contenant trop d'iode.
Si Yasmine Motarjemi parvient la plupart du temps à se faire entendre, son opiniâtreté et sa rigueur scientifique agacent certains. Dès 2006, elle se heurte à un nouveau chef, Roland Stalder, nommé à la tête du département quality management : "Il méprisait les autorités de santé publique dont j'étais issue", raconte-t-elle.

"LANGAGE DE TECHNICIENS"

En avril 2008, dans une vidéo à usage interne, M. Stalder s'exprime sur le HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Point System), un outil mondialement reconnu pour gérer la sécurité alimentaire : "C'est un langage de techniciens. C'est ce que j'appelle parfois le bla-bla de l'Organisation mondiale de la santé." Il conseille aussi de ne pas tenir compte des contaminants car "il s'agit de choses déjà régulées".
"Cette intervention laissait entendre que les fournisseurs devaient livrer des produits conformes. Or, la grande majorité de nos incidents provenaient de matières premières contaminées", fait remarquer Mme Motarjemi.
Elle donne en exemple la crise, en 2008, de l'huile de tournesol ukrainienne coupée avec de l'huile minérale, qui avait touché Nestlé. Ou encore le scandale des produits Nestlé-Purina à base de maïs contaminé à l'aflatoxine qui, en 2005, avait entraîné la mort, au Venezuela, de centaines de chiens et chats.
Elle obtiendra que les passages incriminés soient retirés de la vidéo, se mettant définitivement son chef à dos. Ses recommandations sont ignorées. Son équipe est démantelée et elle n'est plus conviée aux conférences de Nestlé sur la sécurité alimentaire. En janvier 2010, elle est licenciée. En échange de son silence, on lui propose une indemnité de départ 300 000 francs suisses, qu'elle refuse. Invoquant une procédure en cours, Nestlé n'a pas voulu répondre en détail aux accusations de son ancienne responsable, qualifiées de "complètement infondées et contraires à la réalité ".
"La sécurité alimentaire est bien trop importante pour que l'on tolère des défaillances. Et c'est notamment pour cela que nous avons dû nous séparer de Madame Motarjemi", ajoute le géant de l'alimentation.



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